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On conçoit la liturgie eucharistique dans l’Occident médiéval comme une venue physique du Christ sur terre. La messe est le moment où l’on peut vénérer le corps et le sang du Christ, qui viennent d’être « transubstanciés » (comme le proclame désormais la théologie latine). Une fois que le prêtre a récité les verba christi(« Ceci est mon corps… »),le pain et le vin sont adorés telles des reliques. Selon le vocabulaire qui s’est mis en place dans le sillage de la théologie latine du temps autant que de la piété populaire, le Christ est en effet réellement présent sur l’autel. Certains voient le Christ dans l’ostie consacrée, où voient celles-ci saigner. C’est une expérience mystique d’une théophanie quasi tangible. On peut comprendre, dans ce contexte, l’officialisation par Urbain IV d’une fête particulière (Corpus christi) en 1264, pendant laquelle on adore le pain eucharistique en dehors de la messe dans une monstrance, qui n’est rien d’autre qu’un reliquaire spécial. Tout cela s’inscrit dans le formidable engouement que le Moyen Age latin a connu pour le culte des reliques en général.

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