
« L’art français » se caractérise par une nef élancée et ajourée que prolongent des flèches audacieuses ornant le porche monumental lointainement hérité du Westwerckcarolingien. En général dépourvue de transept, la nef offre au regard un plan unifié. Chacune de ses travées est surmontée d’une voûte en arêtes brisées (quadripartites ou sexpartites selon le nombre de voûtains) reposant sur des ogives, c’est-à-dire des arcs en nervures diagonales croisées à l’intersection de deux voûtes perpendiculaires. Leur poussée se concentre sur la pointe des piliers internes qui la compensent à l’aide des contreforts extérieurs munis d’arc-boutants.
La tribune des murs latéraux, qui offrait une contrebutée secondaire aux murs des grands édifices romans, a été rendue caduque par les arcs-boutants des contreforts. Elle fait désormais place au triforium(aveugle à l’origine) ; c’est-à-dire une galerie intégrée dans le mur au desus des grandes arcades des bas-côtés. Il deviendra un élément essentiel de l'élévation intérieure des églises de style français.