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Cette transformation de l’édifice cultuel chrétien en lieu sacré est à mettre en lien avec l’irruption dans certaines basiliques d’abord, au fond sur la voute de l’abside, face à la nef donc, de l’image du Christ pantocrator : le Christ-Dieu « qui maintient tout ». Il prend les traits d’un empereur oriental (imberbe dans un premier temps en Occident selon la coutume impériale latine). Il trône dans l’abside (puis la coupole à Byzance), vêtu de la toge pourpre impériale, domine l’assemblée, tel l’empereur céleste. Il est au dessus du trône de l’évêque, et surplombe les fidèles sur lesquels il jette un regard qui peut paraître sévère. Dès l’époque de Constantin, commence de prendre place, dans les basiliques chrétiennes, cette nouvelle iconographie triomphale du Christ, inspirée de la symbolique impériale autant que de la liturgie de l’Agneau de l’Apocalypse (où le Christ remplace l’agneau et les apôtres les vieillards). C’est la figure qui résume cette époque, et qui continuera de dominer l’espace sacré jusqu’à aujourd’hui en Orient, et jusqu’à la fin du Moyen Age en Occident.

Il suggère ainsi que l’église-bâtiment est un lieu sacré qui ouvre une porte entre le cosmos céleste angélique et le cosmos terrestre. C’est dans les basiliques chrétiennes, qui vont recouvrir l’Empire à partir du IVe siècle, que se célèbre et se déroule l’avènement triomphal du Christ, à l’image de l’adventus impérial (l’Entrée solennelle de l’Empereur dans une de ses cités).

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